En rencontrant les cadres et dirigeants, j’entends souvent deux visions opposées du coaching, aussi caricaturales l’une que l’autre, et qui masquent la réalité de la majorité des situations où le coaching s’avère utile :
1. Personne n’ose dire avoir un coach, car c’est une preuve qu’on n’est pas (très) bon !
Vision étrange d’un monde ou « les bons » n’auraient besoin de personne (ni externe ni interne) pour bien réfléchir, décider, évaluer en sécurité les options qui s’offrent à eux, s’entraîner à améliorer leur façon d’entraîner les autres… Quel dirigeant, quel professionnel peut affirmer ne plus avoir besoin – de temps en temps – d’un cadre de réflexion sécurisé pour interroger ses pratiques ?
A moins que la culture de l’entreprise ne permette à chacun de s’appuyer en confiance sur ses collaborateurs et sa hiérarchie pour toujours décider dans le consensus, assumer collectivement les échecs, apprendre les uns des autres dans une saine émulation collective. Si vous y êtes arrivés, invitez moi, j’ai beaucoup à apprendre de votre expérience.
Dernière hypothèse, vous êtes certain de toujours avoir LA bonne solution, de savoir et pouvoir décider seul et imposer vos vues. Dans ce cas évidemment vous n’avez pas besoin d’un coach pour ne rien changer.
2. Le coaching c’est réservé aux personnes clés de l’entreprise, aux « champions » sur lesquels on mise beaucoup !
Peut-être certaines organisations sont-elles à même de réussir en s’appuyant sur quelques « moteurs », plus visionnaires ou leaders que d’autres, et capables d’entraîner toute une structure d’exécutants à qui il est peu demandé d’autonomie, d’initiative, d’innovation. Un super moteur dans une automobile suffit-il pour gagner une course ?
La complexité des organisations, des règles concurrentielles ou simplement des facteurs permettant à un collectif d’être plus performant nécessite aujourd’hui que chacun « fasse sa part ». Alors pourquoi négliger le potentiel d’innovation et d’action de tous ceux qui sont « là où ça se passe », que ce soit dans les relations client, le management au quotidien, les relations entre les services, la promotion de nouvelles pratiques..
Maintenir même implicitement l’illusion que chacun doit être « parfait » pour tenir son poste est la principale cause de burn-out aujourd’hui, en faisant passer tout doute, toute hésitation pour une incompétence, alors qu’il s’agit souvent de lucidité, de vigilance.
Un accompagnement opérationnel concret, centré sur ce qu’il y a à faire et la façon de le faire, peut donc être utile à tous les niveaux de la hiérarchie. Bref, je souhaite partager avec vous ma conviction que
Le coaching, c’est fait pour tout professionnel, débutant ou installé dans son poste, qui admet qu’il peut être plus efficace, plus clair, plus décidé, plus à l’aise, s’il s’entraine dans un cadre sécurisé, avec quelqu’un qui n’a aucun autre objectif que de l’aider à réussir ce qui lui tient à coeur.