Pendant longtemps, le mot de performance, utilisé à l’envi par les coachs et consultants m’a « gêné », jusqu’à ce que je comprenne pourquoi.
Je sais ce qu’est la performance d’une machine, conçue pour une activité précise, et dont les indicateurs sont objectifs et mesurables.
De même pour un sportif de haut niveau, dont les conditions d’exercice sont clairement définis, et les critères de performance mesurés là aussi de façon précise. Si les règles sont respectées ; s’il y a dopage, on ne parle plus vraiment de performance, n’est-ce pas ?
Dans les autres cas, quand l’on parle de performance humaine, il est essentiel de considérer sérieusement la façon dont l’indicateur est défini, par qui, s’il a réellement le même sens pour tous… Car s’il est implicite, il devient une forme de pression perverse sur laquelle l’intéressé n’a aucune prise.
Le burnout survient souvent au terme d’une période de « toujours plus », mais sans réellement savoir « plus de quoi ? », ou, pire, en sachant que ce « toujours plus » se fait au détriment d’un tiers, client ou collègue…
Dans le monde professionnel, je suis donc prêt à utiliser ce mot, lorsque le management de l’activité collective inclut une réflexion partagée sur l’action, ses résultats, ses moyens. Si les collaborateurs sont invités à être plus performants, et si ils sont considérés comme des adultes, citoyens responsables y compris au travail, ils doivent pouvoir participer au dialogue sur les conséquences et le sens de l’action, de façon concrète. (Lire Christophe Dejours, Yves Clot, Vincent de Gaulejac…)
Alors nous pouvons parler d’efficacité, individuelle et collective.
(dans le champ non professionnel, espérons que peu de familles jugent leurs membres en termes de performance, mais certains « traumatismes scolaires » ou « héritages difficiles » pourraient s’en rapprocher…)
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